L’atteinte d’un état de
conservation favorable pour les habitats naturels et les espèces
d’intérêt communautaire est l’objectif de la directive européenne
habitats-faune-flore. Dans ce cadre, les États membres réalisent tous
les six ans un rapport sur cet état de conservation. Concernant la faune
aquatique d’eau douce et amphihaline, 61 fiches du rapport français
2013 ont été rédigées sous la responsabilité de l’ONEMA.
Sur le seul
territoire français, 132 habitats et près de 300 espèces font l’objet
d’une évaluation, répartis sur 4 domaines biogéographiques : alpin,
atlantique, continental, méditerranéen et 2 régions marines. L’ONEMA a
été chargé d’assurer l’évaluation de 24 espèces animales : 18 espèces de
poissons osseux, 3 lamproies, 3 écrevisses. L’analyse a été réalisée
par régions biogéographique et pour chacun des taxons présents. Ainsi
pour les 24 espèces évaluées par région biogéographique, ce sont 67
évaluations qui ont été réalisées.
Les données d’observation
apportées depuis l’évaluation de 2007 sont majoritairement obtenues par
la mise en œuvre des protocoles d’échantillonnage par la pêche à
l’électricité dans le cadre de réseaux de suivis DCE. Des compléments
d’expertise sont issus des récents travaux menés pour la dernière
révision de la liste des poissons d’eau douce de France (Keith et al.,
2011). Pour les écrevisses, les données ont été produites lors des
différentes enquêtes nationales menées par l’ONEMA et plus
particulièrement celle réalisée en 2006, actualisée en 2010 et 2012 ;
elles proviennent également d’études ponctuelles menées au niveau
départemental par les services de l’ONEMA ou des fédérations de pêche.
Pour les crustacés, l’état de conservation des trois espèces
d’écrevisses est uniformément défavorable mauvais. Concernant les
poissons osseux et les lamproies, l’image générale est celle d’une
situation nettement défavorable, avec seulement 9 évaluations en état
favorable contre 41 en état défavorable inadéquat ou mauvais. Une seule
évaluation conclut à un état inconnu : il s’agit de Lampetra planeri en
région méditerranéenne, en raison d’un déficit de connaissances.
L’analyse des paramètres fait ressortir une situation inquiétante pour
l’habitat d’espèce tandis que l’évaluation des populations montre un
état plus favorable. Si l’on ne regarde que les espèces amphihalines,
sur l’ensemble de leurs aires de répartition, l’état de conservation est
aussi uniformément défavorable mauvais. Il faut cependant relever que
les paramètres sont renseignés à 98 % pour les régions terrestres, et
insuffisamment connus ou inconnus à 86 % dans les régions marines.
L’évaluation
de l’état de conservation a été pilotée par le Muséum national
d’Histoire naturelle (MNHN). Le service du patrimoine naturel du MNHN a
coordonné la collecte et l’analyse des données fournies par l’ensemble
des partenaires. L’évaluation a été menée en partenariat avec la
Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN), l’Office pour
les insectes et leur environnement (OPIE), la Société herpétologique de
France (SHF), la Société française pour l’étude et la protection des
mammifères (SFEPM), l’Office national de la chasse et de la faune
sauvage (ONCFS) et l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques
(ONEMA). Plus de 400 experts ont été mobilisés pour la rédaction et la
validation des fiches d’évaluation. Le rapportage concerne, en France,
312 espèces animales et végétales ainsi que 132 types d’habitats ;
L’évaluation de leur état de conservation est réalisée dans chaque
région biogéographique (4 régions terrestres et 2 marines) ; au total 1
009 évaluations ont ainsi été réalisées, soit le plus grand nombre
d’évaluations réalisées au niveau européen.